vendredi 4 décembre 2009

L'Assasin royal

Coup de coeur

Je vous livrerai aujourd'hui une autre grande surprise de la Fantasy, bien que nous soyons très loin du style de Tolkien ou de Jordan. La double trilogie de L'Assassin royal (The Farseer trilogy suivie de The Tawny man trilogy en américain) peut même sembler assez éloignée du genre au premier abord. On retrouve en effet l'univers féodal propre à ce genre mais elfes, géants et grosses méchantes bêbêtes ne sont pas au rendez-vous. Avec l'Assassin royal, Robin Hobb fait glisser le voile et nous laisse entrevoir l'entrechambre de la politique royale, les machinations qui se trament en coulisse pour la succession au trône à travers les yeux de Fitzchilvary (Fitzchevalerie), un jeune bâtard entraîné malgré lui dans les méandres de la politique. Je n'en raconte pas plus même si l'histoire est bien plus complexe...

La force et l'originalité de cette oeuvre résident dans le choix de la narration à la première personne. Fitz, que l'on va voir mûrir au cours des tomes, est un garçon sensible et parfois maladroit dans ses sentiments. Alors que le lecteur ne peut s'empêcher de s'attacher à lui, il souhaiterait aussi bien souvent le secouer et lui donner des claques tant il peut être exaspérant. Vous l'aurez compris, Fitz est loin d'être le héros parfait ni l'archétype du jeune homme virile, macho et téméraire. Nombre de ses détracteurs ne peuvent d'ailleurs supporter ses états d'âme mais quel plaisir de suivre un personnage pour une fois crédible. Car oui, ne leur déplaise, les hommes ne sont pas tous sans peur et sans reproches. Certes, Hobb, peu à peu, dévoile aussi son goût pour les histoires d'amour mais il suffit d'écouter autour de nous pour nous apercevoir combien elles sont au coeur de nos vies et préoccupations. En cela, l'auteur ne fait rien que narrer la vraie vie tout en s'assurant de ne pas tomber dans l'eau de rose ni le 'happy ending".
Hobb tisse les noeuds d'une histoire très originale dans un monde convaincant, réaliste et dénué de toute perfection féerique (mais la magie n'est pas complètement absente). L'émotion nous submerge en maints passages et j'ai lu les deux trilogies en un seul souffle. Le lien incroyable qui va se tisser entre Fitz et un ami peu commun contribue à l'originalité et au plaisir de lecture.
Seul bémol peut-être, la fin un peu frustrante et étonnante du 3e volume de la première trilogie mais la seconde (non prévue au préalable) permet d'y remédier. En effet, le 3e volume prend une nouvelle orientation qui m'a surprise et un peu déçue. La magie et la fantaisie rattrapent une histoire plus politique à l'origine. Ce changement d'orientation peut décevoir les amateurs de ce type de roman. Dans la seconde trilogie, ce sont les relations complexes entre Fitz et le fou qui apportent du piment à l'intrigue.
Note : 9/10

Titre : L'Assassin royal
1er tome : L'apprenti assassin
Auteur : Robin Hobb
Editeur : Pygmalion (titre : La Citadelle des ombres) + édition de poche : J'ai lu
Tomes : 6 en édition américaine (2 trilogies), 13 en édition française (pas de découpage en trilogies).
Genre : Fantasy politique
Ecriture : L'écriture de Hobb est très au-dessus de la moyenne du genre ce qui rajoute encore à la qualité de l'oeuvre. J'ai longtemps réussi à faire abstraction du style absolument fade des livres d'horreur à la Stephen King. Je n'arrive plus à passer outre. Je ne connais pas la traduction française mais je crois qu'il y a là encore des couacs, notamment dans le découpage des volumes.

+ : C'est difficile de communiquer mon enthousiasme pour cette oeuvre sans dévoiler l'histoire mais vraiment, c'est un incontournable ! J'ai ri, j'ai frémi, j'ai pleuré (et je ne suis pas une pleurnicheuse devant les films). J'ai trouvé un peu de moi dans Fitz, cette volonté propre à l'homme de se voiler la face. Les hommes avec beaucoup d'amour-propre refuseront certainement de s'identifier à lui et pourtant...

- : Fitz peut agacer, je sais mais malgré tout, on l'aime ! Tout est vu à travers Fitz et oui, il y a une histoire d'amour donc certains trouvent l'histoire un peu mièvre.

Sites internet


* Crédits photos :
1. Photos du jeux Assassin's Creed forum.gameshots.org
2. Couverture de l'édition américaine Bentam

2 commentaires:

  1. Je n'avais pas accroché tout de suite à L'assassin royal (dont je n'ai lu à ce jour que la première trilogie). Je trouvais la première partie presque mièvre tant l'auteure me semblait répugner à faire commettre au héros quelque chose de vraiment moche. La seconde partie, beaucoup plus noire, rachète largement l'ensemble, à mon goût.
    Si tu ne l'a pas encore fait, précipite-toi sur Les aventuriers de la mer, qui est pour moi, encore meilleur que L'assassin.
    Reste que, pour bien faire, il faudrait lire Les aventuriers entre les deux trilogies de L'assassin, spoilers obligent.

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  2. J'avais tenté la dernière trilogie de Robin Hobb, le cycle du soldat Chamane (2 premiers tomes) mais je n'avais pas réellement accroché, de ce fait, j'ai dû avoir un peu peur de lire Les Aventuriers de la mer même si j'ai vu de bonnes critiques. Je vais devoir réparer cette erreur !

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