vendredi 11 décembre 2009

Le Clan des Otori


Je m'interroge souvent sur les raisons qui président au plaisir de toute lecture. Pourquoi la magie se crée-t-elle parfois et pourquoi malgré toutes ses qualités un livre peut-il nous sembler médiocre. Rares sont les livres qui me transportent et qu'il m'est impossible de reposer. Ces livres sont si puissants qu'il me faut plusieurs jours pour m'abstraire du monde mystérieux dans lequel j'ai réellement vécu pendant ma lecture. C'est un plaisir incomparable que je n'échangerais pour rien au monde. Curieusement, je vois des raisons intrinsèque et extrinsèque au livre lui-même.
La qualité de l'histoire, sa mise en récit, l'écriture jouent un rôle de choix, mais ces qualités ne suffisent pas à expliquer mes coups de coeur. En écrivant mes dernières critiques, j'ai réalisé combien la psychologie des personnages et la capacité d'identification jouaient un grand rôle dans mes préférences. Je suis toujours sensible aux histoires qui m'émeuvent, bien que je ne supporte par les romances mielleuses et le romantisme bon marché. Pourtant, malgré toutes mes désillusions sur mon romantisme de jeunesse, j'ai peur d'avoir gardé un coeur trop tendre.
Un autre paramètre est l'âge auquel on a découvert un livre. C'est incroyable comme les livres lus dans l'enfance et l'adolescence nous marquent à jamais. De ce fait, l'ordre de découverte des livres est tout aussi primordial. Les premiers livres ont toujours le charme et la saveur de la nouveauté.
Ces dernières années, j'ai vu mes goûts en Fantasy aussi évoluer et mûrir. Alors que j'aurais pu me satisfaire autrefois d'un Eragon ou d'un Twilight, je m'aperçois maintenant combien il existe de littératures plus puissantes et nourrissantes. Comme pour tous les genres littéraires, il faut s'abreuver longtemps à la source pour en apprécier toutes les subtilités.
Le Clan des Otori rentre dans cette catégorie de livres qui émerveillent les débutants mais qui ne peuvent pleinement satisfaire les lecteurs chevronnés. Il se laisse lire avec facilité et même avec plaisir mais il a la griffe des romans pour la jeunesse, il manque de profondeur. Lian Hearn a fait de nombreuses recherches sur le Japon des Grands Seigneurs, pourtant, l'esprit n'y est pas. Pourquoi n'ai-je pas réussi une seule fois à imaginer des personnages aux traits japonais durant ma lecture ? C'est certainement symptomatique de l'échec de Hearn, le Japon n'est qu'un décor dans ce livre et on pourrait très bien le remplacer par un féodalisme européen.
Si vous cherchez un livre plaisant, une belle histoire vivante et sans complexité, ce livre est pour vous. Sinon, passez votre chemin...

Le seigneur Iida Sadamu, fort de sa victoire sur le clan des Otori, fait asseoir sa volonté et décide l'extermination de la paisible secte des Hidden. Le seigneur Shigeru du clan des Otori sauve le jeune Takeo lors du massacre de son village et décide d'en faire son héritier. Mais le jeune garçon va attirer l'attention de la Tribe, une communauté discrète et puissante d'assassins, alors qu'il développe de curieux dons. Takeo, déchiré entre plusieurs filiations, tient le destin des Three Countries entre ses mains.

Note : 5,5/10

Titre : Le Clan des Otori
Tome 1 : Le Silence du rossignol
Auteur : Lian Hearn
Editeur : Gallimard jeunesse + Gallimard Folio
Tomes : 5 tomes et une préquelle.
Genre : Fantasy Japon
Ecriture : Assez simple et facile à lire, parfois poétique.

+ L'univers japonisant, une jolie histoire.

- A réserver aux débutants en Fantasy et aux jeunes lecteurs.


Sites internet

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire